23 juil. 2010

La diversité des collectivités francophones d’Ottawa

L’immigration francophone entraîne des changements profonds et durables chez les communautés franco-ontariennes. Les immigrants viennent diversifier le profil culturel de la francophonie canadienne en plus d’augmenter le nombre de Franco-ontariens malgré un recul de la population canadienne. Les ménages francophones sont habituellement des familles nombreuses. Les immigrants francophones consolident également l’importance du français comme langue minoritaire en Ontario. Toutefois, les obstacles économiques et linguistiques empêchent ces immigrants d’accéder aux emplois, aux écoles et aux services, un phénomène qui, à son tour, ébranle leur identité francophone et les place à risque d’abandonner le français dans le but de s’intégrer. Par conséquent, il est crucial d’appuyer leur intégration à long terme. Le gouvernement fédéral commence à prêter attention à cette question.

La diversité des immigrants francophones à Ottawa a augmenté constamment au cours des dernières décennies. Près de huit immigrants francophones récents sur dix qui sont arrivés entre 2001 et 2006 provenaient de quatre régions, soit : les Caraïbes, l’Afrique, l’Asie et le Moyen-Orient. Ces régions sont fortement liées au statut de minorité visible des immigrants. En 2006, plus des trois quarts des immigrants francophones s’identifiaient comme faisant partie des groupes des minorités visibles noires ou arabes. Cette tendance est également vraie pour les réfugiés francophones. Remarquablement, en 2006, un important pourcentage des Francophones récemment arrivés étaient des réfugiés et Ottawa était l’une des principales villes où ils se sont établis, selon Citoyenneté et Immigration Canada (CIC).

Les immigrants francophones sont généralement jeunes et hautement qualifiés, plus de la moitié d’entre eux étant âgés d’au plus 24 ans en 2006. Des études antérieures du Conseil de planification sociale d’Ottawa confirment que les immigrants francophones présentent de précieux antécédents scolaires. Ils ont proportionnellement achevé plus d’études postsecondaires que la population francophone et la population ottavienne dans son ensemble.

Les collectivités minoritaires francophones ne peuvent plus assurer leur croissance sans la contribution des immigrants. Le Plan stratégique de CIC pour favoriser l’immigration au sein des communautés francophones en situation minoritaire (2006-2011) reconnaît cette réalité. Le plan aborde les obstacles qui nuisent à la contribution intégrale à la société des immigrants francophones (hors-Québec). Il précise des domaines prioritaires clés et propose plusieurs mesures à adopter au cours de la période quinquennale. Il s’agit d’un pas en avant, mais les progrès réels devront être mesurés.


Par Clara Jimeno, Directrice de la recherche au Conseil de planification sociale d’Ottawa

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